Il arrive qu’en février la météo soit clémente et que le développement des colonies soient rapide (surtout avec des abeilles Buckfast). Il arrive donc que les apiculteurs envisagent l’ajout de hausses sur leurs ruches. Entre l’impatience d’entamer une nouvelle saison et les conditions météorologiques parfois très douces en début d’année, la tentation est forte ! Cependant, la décision de poser les hausses trop tôt peut être risquée, surtout si les conditions ne restent pas optimales. Alors, faut-il poser les hausses en février, ou attendre un peu plus longtemps ? Examinons les facteurs à considérer pour prendre la meilleure décision.

Abeille jaune

Comprendre le rôle des hausses

Les hausses permettent aux abeilles de stocker du miel au-dessus du corps de ruche, sans occuper l’espace réservé au couvain. En ajoutant des hausses, vous offrez à la colonie l’espace nécessaire pour stocker le nectar qu’elle récoltera lors des floraisons. Cependant, cet espace supplémentaire doit être ajouté au bon moment pour ne pas perturber la colonie, notamment sa régulation thermique.

Observer la météo et les températures locales

En février, les températures sont souvent encore basses et peuvent être très variables. L’ajout d’une hausse en hiver ou au début du printemps présente certains risques, car une ruche trop grande peut exposer les abeilles au froid. Cela peut ralentir leur activité et affaiblir la colonie. Avant de poser une hausse, il est donc essentiel d’observer la météo et de s’assurer que des températures clémentes et stables sont prévues.

  • Températures idéales : Attendez qu’il fasse en moyenne autour de 15°C, ce qui permet aux abeilles de rester actives et de bien réguler la température interne de la ruche.
  • Risques de froid soudain : Méfiez-vous des périodes de froid tardif. Une vague de froid peut obliger les abeilles à se resserrer en grappe, limitant leur activité et risquant de compromettre leur survie.

Évaluer la population et la force de la colonie

Avant de poser les hausses, il est important de vérifier la population de chaque colonie. Les abeilles doivent être suffisamment nombreuses et actives pour remplir l’espace supplémentaire. Une colonie trop faible ou encore en phase de reprise après l’hiver aura plus de mal à gérer une hausse supplémentaire, et le risque de refroidissement est plus important.

  • Colonie forte : Si la colonie est bien peuplée, avec une reine en pleine ponte et un couvain en expansion, elle est mieux préparée pour accueillir une hausse.
  • Colonie faible : Si la colonie est peu active ou présente des signes de faiblesse, il est préférable d’attendre qu’elle se renforce avant d’ajouter des hausses.

Observer les ressources de la colonie

Pour poser les hausses, il est essentiel que la colonie dispose déjà de réserves suffisantes de miel. En février, les abeilles consomment encore leurs réserves d’hiver, surtout si les températures restent fraîches. Poser une hausse sans réserves de nourriture suffisantes pourrait perturber la colonie, voire la mettre en danger et serait donc contreproductif.

  • Nourrissement si nécessaire : Si les réserves sont basses, envisagez de fournir du candi ou un autre aliment énergétique pour soutenir la colonie.
  • Cadres de miel : Un bon indicateur que la colonie est prête pour une hausse est la présence de cadres déjà remplis de miel et de pollen.

Surveiller les signes d’activité et la ponte

Un signe encourageant pour poser les hausses en février est l’observation d’une activité accrue des abeilles et d’une expansion du couvain. Si la reine a repris une ponte active et que le couvain est en croissance, cela montre que la colonie se prépare pour le printemps.

  • Entrées et sorties des abeilles : En février, dès que les températures se réchauffent, vous devriez observer des vols de nettoyage et des allers-retours de butinage.
  • Expansion du couvain : Un couvain en expansion est le signe que la colonie est en croissance et pourrait avoir besoin d’un espace supplémentaire pour le stockage du nectar.

Décision finale : J’y vais ou j’y vais pas ?

La décision de poser les hausses en février doit donc se baser sur l’ensemble de ces facteurs : température, population, réserves, et activité de la colonie. Voici quelques scénarios possibles :

  • Si toutes les conditions sont réunies (température clémente, colonie forte et bien nourrie, ponte active) : vous pouvez envisager de poser une hausse. Assurez-vous de suivre les prévisions météorologiques pour éviter tout refroidissement soudain.
  • Si certaines conditions ne sont pas optimales (température basse, faible population ou réserves insuffisantes) : il est préférable d’attendre. Vous pouvez envisager de poser les hausses en mars, quand les conditions seront plus favorables.

Conclusion

Poser les hausses en février peut être envisageable, mais cette décision doit être bien réfléchie. Prendre en compte la météo, la force de la colonie, et les ressources disponibles permet d’assurer une transition en douceur vers la nouvelle saison sans mettre en danger la colonie. En cas de doute, il est souvent plus prudent d’attendre, car une colonie bien préparée au printemps sera prête à tirer parti des premières floraisons, offrant ainsi une récolte abondante de miel.